Hasta la Vista Baby, Salzwelten et wagonnet pour prendre le thé

PLOUF !

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le Lapin, aussi désagréable soit-il, n'est en rien un menteur et qu'à la fin d'une très courte, car très rapide randonnée, faites de bonds et rebonds au-dessus de la forêt, il tint sa parole...

Me larguant sans ménagement du haut d'un puits d'aération, de la mine de sel de Bad Dürrnberg, j'amerris en mode gros plat, dans l'un des lacs souterrains, me faisant remonter l'estomac, jusqu'en haut des bras.

Première surprise, des algues bioluminescentes ou autres organismes du même genre, éclairent les lieux d'une douce lumière bleue et deuxième surprise, l'eau, qui est salée, doit tourner autour des trente degrés...

Troisième surprise, m'étant posé sur la plage composée de rochers, j'entends une petite voix nasillarde me dire...

- "Hé ! Quoi de neuf docteur ?"

C'est le Tatzelwurm qui est en train de se lover sur l'une de mes jambes.

- "Tiens ! Tu parles ?"

- "Bien-sûr que je parle !"

- "Vous autres, affligeants humains, n'avez pas le monopole de la parole."

- "Ok ! Ok ! Ok ! Nous ne sommes pas là pour nous quereller, j'ai une mission à remplir, peux-tu m'indiquer la route à suivre ?"

- " Hé ! Hé ! Tire la chevillette et la bobinette cherra... "

En entendant ces mots, un sombre pressentiment et un froid glacial envahissent mon cœur, ainsi que le bas de mon dos.

Mais nul autre choix que d'obtempérer et effectivement, sur la paroi rocheuse située face à moi, je vois se refléter le métal d'un loquet.

Surement d'inspiration satanique, puisque posé à l'envers et me faisant penser à une croix vénérée par les adeptes du Lucifer.

Vais-je être téléporté au 'Lux', célèbre et select night-club de Los-Angeles aux mille lumières, pour finir étouffé sous les corps de danseuses affriolantes, se ruant sur moi à la vue de mon irrésistible physique de gentleman charmeur ?

J'avoue que l'idée est bougrement alléchante...

Allez ! Quand faut y aller, faut y aller !

J'actionne ! 

Aussitôt, un gros caillou pivote sur lui-même, ouvrant le passage à un tunnel équipé de rails sur lesquels reposent des wagonnets.

J'ai l'impression d'être la fumeuse réplique d'un Dante, visitant un Eurodisney aux méandres démoniaques...

Voyant ma mauvaise mine déconfite, l'autre affreux me sort une vilaine réplique, au goût de sucette à l'anis...

- "Tout en bas, il y a Virgile le vigile, pour le 'passage', il accepte toutes devises convertibles, l'or, l'argent, les comics de collection et même les cryptomonnaies."

- "Passage ? Quel Passage ?"

- "Ha ! Ha ! Qui vivra verra !"

- "Embarque dans l'un de ces wagonnets et

Hasta la Vista Baby !"

- "Au fait, mon petit nom c'est Arnold et je suis enchanté, de te propulser au Pays des Merveilles... Tout en bas, la reine des lieux, t'attend pour prendre un thé, dont tu me diras, ou pas, des nouvelles...

J'embarque... Bien que très inquiet, tandis que sous mon poids, le wagonnet commence à rouler en prenant progressivement de la vitesse...

- "Adios, Amigo !"

Me lance le Tatzelwurm, allumant un cigare, sorti de je ne sais où, tout en finissant sa phrase, par un clin d'œil, pas vraiment du plus rassurant...

Quelques secondes plus tard, les rails, au détour d'une courbe, débouchent sur un gouffre traversé par des voies ferrées, qui sont plus montagnes russes qu'autrichiennes...

Furieux dédale aérien, dévalant dans tous les sens, sans que justement, l'on puisse deviner où se trouve le bon...

Des gemmes affleurent sur les rochers, éclairés par des chutes d'eau bioluminescente, tandis que des geysers, répandent leur souffre et les senteurs qui vont avec...

Tout au fond, je peux distinguer les reflets de pièces d'eau alimentées par ces mêmes cascades...

À n'en pas douter, me voila rendu dans une copie infernale du Efteling de nos amis hollandais !

Très certainement, une idée touristique de plus, à développer par le pays de Salzbourg...

Je pourrais même m'y faire embaucher, en tant qu'heureux peureux testeur attitré, avec un Master pour vécu patenté...

J'en étais là de ma pensée, quand tout d'un coup... Une clameur ! 

C'est plus un hurlement qu'un chant qui résonne à mes oreilles...

 

Me glaçant une fois de plus, un sang que toute chauve-souris vampire trouverait impropre à la consommation...  À force d'ébullitions et de congélations, trop de fois répétées en mode accéléré.

Sûr que la Drug and Food, ne permettrait jamais sa mise sur le marché !

Je n'ose chercher d'où viennent ces terrifiantes paroles, tant leur sens ne prête en aucun cas à l'équivoque...

- "Heig-Ho ! Heig-Ho ! On rentre du boulot..."

- "Heig-Ho ! Heig-Ho ! Ce soir... On mange du blaireau !" 

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